31 octobre, Toussaint, 11 Novembre… Un sujet nous vient assez facilement en tête : la mort.
Un sujet fort bien connu me direz-vous, très juste. Sauf qu’à moins d’y avoir eu affaire de près récemment, on ne se doute pas de tout ce qui existe… côté digital.
Et oui, forcément, si le digital s’est de toute évidence emparé de tous les marchés, celui de la mort n’y a pas échappé. Tant mieux ou quelle horreur ? On ne sait pas trop.
Quoi qu’il en soit, France 5 nous a proposé mardi soir un petit tour du propriétaire dans un documentaire nommé « Le marché de la mort est bien vivant », diffusé hier soir.
Ça nous a donné envie de nous pencher nous aussi sur ce sujet un peu enterré, et voici nos trouvailles :
Un basique pour tout marché : le comparateur de devis.
C’est vrai que ça tombe sous le sens : on a pris l’habitude de tout checker et comparer en ligne, et j’imagine que je ferais surement de même si je devais moi-même m’occuper d’un enterrement (je touche ma coque en bois). Evidemment, ce genre de service nécessite un bon travail sur le wording pour être « clair mais délicat », des petits visuels pleins d’espoir et à priori, d’après ce qui existe, un accompagnement un peu plus personnel que les comparateurs classiques, avec la possibilité d’expliquer ses « besoins » directement à un opérateur en chair et en os.
Côté webdesign, c’est un vrai régal pour les yeux : avis aux motivés, un comparateur un poil plus… moderne ? pourrait satisfaire des défunts plus jeunes.
Tous ceux qui se sont déjà promenés dans un cimetière juste histoire de se promener seront d’accord sur un point : c’est quand même plus sympa lorsque les tombes sont ornées de photos, qui nous permettent d’imaginer un peu les personnes reposant ici, leur vie, leur mort.
C’est pourquoi se développent depuis quelques années les QR Code funèbres.
On connait tous le principe du QR Code bien que celui-ci n’ai pas vraiment réussi à se faire adopter en France. Aurait-il enfin trouvé sa vocation dans les cimetières ? Le principe est simple, la famille du défunt créé un QR code qu’il appose sur la tombe. En le scannant, n’importe qui peut alors accéder aux informations sur le défunt, son nom ses origines mais aussi toute sa biographie, en photo ou vidéo, selon les désirs de la famille.
Notre avis : Hmmm… why not? Avec un petit bémol sur le coté voyeur du QR code accessible à tous, le côté dommage de transmettre des informations par écran plûtot qu’à travers des discussions en famille, la possibilité pour les hébergeurs des biographies de diffuser des pubs par conséquent au sein même d’un lieu de recueillement, et surtout l’horreur absolue de voir ce QR Code si calamiteux, inefficace et désanimé apposé sur sa dernière maison.
Assez peu apprécié vous vous en douterez par nous, conventionnels et ridiges Français (avec tout de même 15 sociétés proposant ce service), il semblerait pourtant que ce système soit déjà très développé aux Etats-Unis, où on le sait le rapport à des sujets sensibles comme celui de la mort est parfois bien différent du notre, sages Européens.
Toujours dans l’idée de digitalisation de la mort, de nombreux sites proposent également de créer des « tombes en ligne ».
Une espèce de complément de la vrai tombe, sur laquelle les proches du défunt peuvent venir se recueillir, laisser des messages et des fleurs, comme par exemple sur i-memorial.com. Sans même avoir à se déplacer… On retrouve également d’autres sites plus spécialisés dans l’hommage aux célébrités décédées, permettant aux fans de venir déposer des messages et autres vidéos souvenirs sur cette sépulture virtuelle.
Evidemment, la mort est un business rentable : sur i-tomb.net par exemple, créer une tombe vous en coûtera 19,99$ par an. Beh oui, faut payer le jardinier virtuel, les fleurs virtuelles, tout ça…
Sur jardindusouvenir.com, on se croirait presque dans les sims. Une petite animation vous amène à la tombe du défunt sélectionné, après une promenade dans le cimetière. On nous propose alors un large choix de cadeaux à offrir avec des prix évolutifs selon la durée du cadeau sur la tombe, un livre d’or, tout y est. Surtout la glauquitude.
Dans la même idée et pour ceux qui aiment bien tout contrôler, on vous propose également de décider vous même de votre présentation funéraire.
Le site LifeKeep.com vous propose de créer votre fiche, ou plutôt même tout un dossier, en y enregistrant jour après jour des éléments sur votre vie, votre histoire, mais aussi en stockant toutes les données personnelles, fichiers et archives qui vous sont chères. Un site sécurisé qui s’occupe de convertir ces fichiers afin d’éviter obsolescence, et de pouvoir j’imagine par la suite confier l’accès à des personnes de confiance, qui en feront ce qu’il faut post-mortem.
Et enfin, les enterrements vidéos.
Il existe évidemment des DVD permettant de revoir en détail et en larmes les enterrements passés.
Mais le streaming n’est pas en reste : s’il est bien ancré dans notre vie à tous, alors pourquoi ne le serait-il pas dans notre mort ? Une société propose aux crématoriums d’installer des caméras, permettant de filmer et retransmettre en live toute la cérémonie. Ces cérémonies sont évidemment protégées par des codes d’accès et accessibles via une plateforme dédiée, comme cela est déjà mis en place dans le cimetière du Père Lachaise. Peut-être la seule vrai bonne idée de tout ce chantier, permettant aux proches de suivre la cérémonies malgré des problématiques d’éloignement géographique par exemple.
Le petit détail qu’on appréciera sur tous ces sites, c’est l’obligation de se « créer un compte ». Histoire de dire que cette visite n’est que la première d’une longue série…
Si ce sujet vous intéresse, vous pouvez aussi regarder le reportage Le marché de la mort est bien vivant, en replay sur France 5 pour une semaine.
Vous pourrez y découvrir d’autres exemples non-digitaux mais tout aussi surprenants, comme le ballon d’hélium qui envoie les cendres de vos proches dans la stratosphère ou le cercueil conçu pour faire pousser un arbre au gré de la décomposition du corps…
Si vous connaissez d’autres innovations mortuaires, n’hésitez pas à nous les partager.
Et de toute façon, compte tenu de la moyenne d’âge des lecteurs de ce blog, d’ici à ce qu’il nous arrive quelque chose Apple et Google auront déjà suffisamment de données sur nous pour nous rendre immortels, alors pas d’inquiétude.