Legend
Je vais donc vous parler du film Legend.
Pas de celui ci :
Mais bien celui là :
Beaucoup moins kikoolol mais avec deux fois plus de Tom Hardy. On sait que Tom, c’est le genre de mec qui ne fait pas les choses à moitié (tu replaces Bronson et Bane dans Batman ? bah c’est lui), Legend le prouve une nouvelle fois.
Ici pas de prise musculaire indécente, très sobrement Tom se donne la réplique à lui même. Dis comme ça, c’est pas forcément très flatteur et pourtant son talent ne pouvait être mieux mis en valeur.
Bien que le film soit une immersion dans le monde des gangsters londoniens des années 1960, le sujet fait davantage office de décor que de vrai thème de fond. Ce qui importe ici, ce sont les frères Kray et leur relation, à la fois moteur de leur expansion et raison de leur perte. Car à tour de rôle, un des jumeaux devient le poison perfide de l’autre, l’entrainant un peu plus dans les ténèbres.
Ne partez pas du principe que parce que Ronald souffrait de schizophrénie paranoïde (oui quand même), il était le plus enclin à faire sombrer Reginald, le self made man méthodique et prospère. Dans cette fratrie, chacun cherche son émancipation, sans y parvenir, la famille reste la famille. Un poids qui empêche Reginald de devenir ce patron de club trinquant au champagne tout en caressant la volupté d’être affilié à cette aristocratie venue s’encanailler. Un poids qui aliène Ronald à sa maladie et le contraint à la violence pour exister. La scène de la « chamaillerie » dans le club à moitié vide illustre à la perfection deux choses :
- toute la complexité et la dépendance des jumeaux l’un envers l’autre
- ça doit être hyper chaud de se battre avec soi même
Mais si tu as peur de tomber dans le film psychologique rassure toi, tu auras du pan pan, des guerres de territoires, de la bonne pègre quoi.
Bien évidemment dans cet univers très couillus, il faut la douceur d’une femme. Qui comme dans tous les films de gangsters, était une sublime fleur fraiche carrément naïve et finie en épave junkie s’interrogeant sur l’utilité de son rôle sur Terre. Je dois dire que pour un rôle un peu prévisible, Frances Kray (interprétée par Emilie Browning) m’a cloué le bec, notamment son coup de théâtre aussi magistral qu’inattendu. Sans doute la femme de gangster la plus éclairée, bien loin de Michelle Pfeiffer dans Scarface.
Franchement quand j’ai commencé le film, j’ai eu peur que ça soit méga chiant, que les jumeaux ne soient pas assez démarqués et en fait, Hardy est impérial. Bien qu’il s’agisse d’un biopic et que l’issue des jumeaux est trouvable sur Wikipédia en deux clics, Legend mérite que tu t’y attardes. Il est toujours en salles, donc go !