À Montréal, Uber est en libre circulation comme dans 310 autres villes dans le monde. Je n’ai pas encore eu des Haribo ou une bouteille d’eau comme j’ai pu avoir a Paris, mais les chauffeurs sont vraiment nice avec toi, partagent la musique et leurs expériences, bref rien de bien nouveau. La relation Taxi / Uber n’est évidemment pas un conte de fée mais reste bien moins violente qu’à la capitale, malgré la fois où on s’est quand même fait suivre par l’un d’eux. L’avantage ici, c’est plus le taux de change. Un trajet moyen est de 10$CAD, l’équivalent d’environ 7€.
Et la semaine dernière, j’ai eu une expérience qui ne m’était jamais arrivée auparavant : je suis tombé sur un chauffeur sourd-muet. À peine démarré, je me suis dit « Merde, je ne vais pas vraiment pouvoir échanger avec lui, ça va encore être un de ces longs et silencieux trajets. » Avant même que je n’ai pu commencer à penser à autre chose, c’est ce monsieur qui a entamé la conversation. Je connaissais à peine deux mots en langage des signes, mais bon pas de soucis, quand on veut se comprendre entre humains, on se débrouille.
Alors on « parle » de tout et de rien, Pascal a une petite fille de trois ans, qui en ce moment est gardée par son père à la maison. Puis je vois un sticker Burton alors je lui demande si il skate . Mais non, il snowboard bien plus qu’il ne skate. Il s’est d’ailleurs déjà cassé deux fois les deux poignets en descendant des pistes, mais bon il dit qu’il aime ça le risque. Et ça fait maintenant trois mois qu’il a commencé son petit job chauffeur Uber, et il aime ça. Il conduit plus la nuit que le jour et comme tous les autres chauffeurs, ça lui fait quelques bonus financiers pour la fin de mois, ce qui ne fait de mal à personne. Sa voiture est une Scion XB, marque que je ne connaissais pas, il m’a donc indiqué que c’est une sous-marque de Toyota. Bon certes, on a également eu des sujets faciles comme la météo, et le vent soufflait vraiment fort ce jour-ci, il me dit que ça peut devenir dangereux, qu’il faut que je fasse attention en vélo etc. Mais juste le fait d’échanger sans un seul bruit était vraiment cool. Il m’a d’ailleurs finalement appris Merci et Bonjour en langage des signes, que je puisse au moins le remercier en bon et du forme.
Je trouve ça personnellement super courageux de s’être engagé dans ce genre de job dans un pays chaleureux où la conversation est plus l’essentielle pour apprendre sur l’autre. Dépasser un handicap et ne jamais se bloquer par la barrière du langage, faut quand même avoir des couilles pour le faire. Il n’avait pas l’air de le faire que pour des raisons monétaires, on sentait qu’il aimait les gens. J’ai essayé de lui mettre plus que cinq étoiles mais cela m’était malheureusement impossible, j’aurais pu donc laisser le plus chaleureux des commentaires, mais je me suis dit que cette affaire devrait se rendre un peu plus public.. Alors si jamais t’es dans les alentours et que tu tombes sur Pascal, n’hésite surtout pas à communiquer avec lui, le plus important est de se comprendre l’un l’autre.